Le pensionnat Saint Pierre avait été créé en 1848 par une dame d’une grande générosité, Madame de Couasnon, dans son hôtel particulier rue Saint Martin à Dreux. Elle en avait confié la direction aux Frères des Ecoles Chrétiennes et dans son testament avait tenu à rappeler sa confiance en cette congrégation pour le maintien de sa fondation et sa gestion.
Malheureusement les lois de 1905 (séparation de l’église et de l’Etat) ne permirent pas à la Congrégation d’honorer ce testament et les bâtiments de la rue st Martin furent vendus par les héritiers de Madame de Couasnon à la municipalité de Dreux qui y installa une école laïque.
Les anciens élèves et pensionnaires de Saint Pierre, fort attachés à leur collège, décidèrent que lorsque les circonstances seraient plus favorables, une solution serait trouvée pour permettre la réouverture du Pensionnat. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, une société fut ainsi créée et les fonds nécessaires rassemblés sous l’impulsion d’un industriel local, Monsieur Paul HUREL.
En 1929, on acquit la propriété de l’ancien député maire de Dreux Victor DUBOIS pour y installer le nouvel établissement.
Très vite le nouveau Pensionnat retrouva sa notoriété et, vers 1939, il comptait plusieurs centaines de pensionnaires instruits à nouveau par les Frères des Ecoles Chrétiennes.
Pendant toute la période de guerre qui s’ensuivit, les locaux furent occupés par les Allemands mais l’activité pédagogique continua dans les locaux du couvent de la visitation, place du Vieux Pré.
C’est en septembre 1944 que les élèves retrouvèrent les locaux du boulevard Dubois.
Les années qui suivirent ont vu naître de nouveaux bâtiments de l’autre côté de la rue pour les « petites classes ».
Cependant la situation économique des établissements catholiques devenant difficile et la Loi Debré de 1959 permettant de retrouver un équilibre fragile, les responsables des trois établissements de la ville de Dreux comprirent l’intérêt d’un travail en commun en rassemblant leurs richesses pédagogiques et leurs biens patrimoniaux.
Ainsi, en 1970, le Pensionnat Saint Pierre, l’école Jeanne d’Arc et l’Institution Notre-Dame forment une seule et même entité « l’Institut Saint Pierre- Saint Paul ».
L’Ecole Jeanne d’Arc, fondée en 1887 par des catholiques rue des Teinturiers et dont l’animation avait été confiée aux Soeurs de St Paul de Chartres jusqu’en 1970, dut changer de locaux dans les années 50. Tandis que les classes maternelles et élémentaires rejoignaient le boulevard Dubois et devenaient peu à peu une partie du complexe scolaire de l’Institut, les classes techniques destinées à l’enseignement des jeunes filles firent l’objet d’une construction dans le quartier du Lièvre d’Or en pleine expansion et devint un établissement indépendant l’ « Ecole Technique de Couasnon » en hommage à la fondatrice d’un enseignement chrétien sur Dreux.
Une autre grande chrétienne, Mademoiselle Riberou, avait ouvert à la fin du XIXe siècle, au 29 de la rue Saint Jean, un établissement primaire et secondaire pour jeunes filles. D’abord animé par Mademoiselle Riberou elle-même et les sœurs de sa congrégation, l’établissement fut acheté à la fin de la deuxième guerre mondiale par les Sœurs de Saint Paul de Chartres qui lui donnèrent le nom d’institution Notre Dame.
La mise en commun des locaux, des ressources financières et humaines amenèrent les responsables des trois établissements de l’époque à adopter le principe de mixité pour tous les niveaux de classe répartissant ainsi l’école et le collège sur le Boulevard Dubois et développant le lycée rue Saint Jean.
Le tout premier directeur laïque de l’ensemble de l’Institut au début des années 70 fut Monsieur Guissinger.